Ce double récit de Stefan Zweig débute en 1904,
dans une petite pension de la Riviera, où séjournent
quelques personnes bien nées. Le narrateur évoque
dans quelles circonstances Madame Henriette, l'une des clientes,
s'est enfuie avec un jeune homme qui n'avait pourtant passé
là qu'une journée. Tout juste la jeune femme a-t-elle
laissé une lettre d'explication à son mari. Un scandale
éclate dans la pension. Chaque pensionnaire y va de son
propos acerbe pour critiquer l'attitude inqualifiable d'Henriette.
Il n'y a guère que le narrateur pour tenter de comprendre
le comportement de cette "créature sans moralité ".
Il y a aussi Mrs C., une dame anglaise, qui pose beaucoup de questions
au narrateur. Mrs C. se décide alors à confier au
narrateur un épisode important de sa vie
Mrs C. a quarante-deux ans et a perdu son mari deux ans auparavant.
Elle décide alors de se rendre à Monte Carlo et
fréquente les casinos. Elle aime à examiner les
mains des joueurs. Ces gestes qu'elle observe lui permettent de
comprendre leur personnalité sans même avoir à
regarder leur visage.
Un jour, elle est fascinée par des mains magnifiques. Elle
ne peut résister. Elle regarde ce joueur et découvre
un beau jeune homme d'environ vingt-quatre ans. Il semble totalement
anéanti car il vient de perdre tout son argent. Mrs C.
l'imagine songeant au suicide. Elle décide de l'aider et
se prend d'affection pour ce jeune homme dévoré
par la passion du jeu et voué à l'autodestruction.
Pour la première fois depuis la mort de son mari, elle
éprouve à nouveau des sentiments. Cet épisode
de sa vie ne dure que vingt-quatre heures.
Et si cette passion foudroyante n'eut pas l'issue heureuse qu'espérait
Mrs C., elle n'en demeure pas moins un moment décisif de
son existence.